mardi 1 mai 2012

Chronique : Mermonte - S/T




Aujourd'hui, 1er Mai, c'est la Fête du Travail. Une très bonne occasion de ne strictement rien foutre, sinon écouter de la musique. Et c’est les Rennais de Mermonte qui aura eu l’honneur d’accompagner ma journée avec leur premier album. Quel est donc ce groupe ? Eh bien il s'agit du nouveau projet de Ghislain Fracapane (Fago.Sepia et Heliport, deux groupes que je vous recommande vivement), qui s'est entouré de 9 musiciens (5 membres studio, et 4 artistes live), un grand monsieur qui apporte de la douceur et du soleil dans l’océan du math-rock. Tout ce petit monde nous embarque avec ce premier opus dans un doux voyage teinté de soleil comme il y en avait curieusement beaucoup en banlieue parisienne, ce matin. Parfait pour l’appréciation de l’album!
PS : Vous me pardonnerez mes jeux de mots pourris, n’est-ce pas ?

Le premier morceau , "Monte", porte bien son nom, car ils nous fait monter bien haut. Le morceau commence en nous surprenant, sur de belles mélodies de glockenspiel (un instrument magnifique qui colle si bien aux genres musicaux atmosphériques) qui continue à tinter tout le long du morceau, accompagnés par des guitares cristallines mathy, des envolées de violons, et une voix envoûtante. Ça sonne toujours très doux, très posé, mais en même temps maîtrisé, technique. Nous avons là une idée générale de ce qu’offre l’album. "We're On The Same Way" démarre sur un double chant masculin/féminin envoutant, et enchaîne sur des notes de guitares qui rappellent fort bien ce que peut interpréter Toe, et toujours sur ce glockenspiel qui rajoute un effet planant immense. S'en suit des harmonies de violon et de violoncelle magnifiques, et toujours de belles lignes de chant. C'est marrant, car sans aucune influence emo, ils se rapprochent vachement de groupes de la mouvance "midwest" comme American Football ou Joan Of Arc. "David Le Merle" commence sur un croisement de guitares acoustiques et électriques alambiquées, sur un jeu de batterie toujours flamboyant, jazzy, mais jamais aggressif. C’est ici un morceau typiquement post-rock, avec ses changements de rythmes, sa montée en puissance,  les arpèges qui s'entremêlent… Petit coup de cœur pour "Grain", et le petit "Wooh !" qui lance un nouveau morceau pop et mathy à la fois, avec toute la mélodie et l’inventivité qui va avec. C'est entraînant, ça donne envie de danser naïvement sur une plage ensoleillée, mais loin des "Spring Break", plutôt seul avec quelques potes sur une plage inconnue. Vient ensuite "Jamie", un très beau morceau acoustique en forme d'interlude, dans la même ligne instrumentale que les précédents morceaux, remplis d’émotions, intimes, très classe.  "Eté" (parfait à écouter sous un temps estival, d'ailleurs) laisse la priorité à ce fameux glockenspiel qui n’en finit pas d'envoûter les oreilles et nous propulser dans nos souvenirs d’enfance ou nos souvenirs les plus doux et joyeux, et au violon. Les deux instruments s'entremêlent, se répondent, sur un fond de guitares toujours aussi bavardes et classes. Ensuite, "Oups", qui est loin d’être un raté. Ca tabasse un peu la batterie, avant d'enchaîner sur un morceau instrumental, qui m’évoque les tout beaux morceaux de Jimmy Eat World période Clarity, pas loin de l’emopop, mais qu’on aurait parfois accéleré deux fois. Et enfin, "Filtz"… Ah mince, pas de jeu de mots possible. Donc voilà le morceau le plus posé du disque.  Le plus pop aussi? Mais comme toujours ici, on ne parle jamais, mais alors JAMAIS de pop putassière et mainstream, mais plutôt d’indie-pop, celle qu’on compose dans sa chambre, pépère, avec toute sa sincérité. Un court morceau qui termine l’album comme il a commencé, en douceur, pour nous faire redescendre tranquillement sur Terre, avec un sentiment agréable de bonheur qui nous reste en tête.
Conclusion : Comment décrire cet opus ? Eh bien on pourrait dire que c’est un peu comme si American Football se faisait un sandwich Mogwaï/Toe. Un Big Mac plus saint que jamais, en somme. Un compromis entre indie-pop, math-rock, post-rock, et plans jazzy. Les Rennais nous prouvent sur ce bel effort que de débrancher la disto peut se révéler tout aussi bon pour jouer d’une musique puissante, lancinante et atmosphérique. Et puis cet apport juste évidemment évident du glockenspiel… Ça a été testé par beaucoup de groupes jusqu’à présent , mais souvent pas plus loin que sur un ou deux morceaux, alors qu’ici, il fait partie intégrante du son de Mermonte, sans en être submergé. Il apparaît simplement quand il le faut, ou il faut. Un disque plein de beauté, de soleil et de sincérité, à écouter le matin, pour émerger en douceur, ou bien pour se poser un bon coup, que ce soit dans le bus, que dans un parc, ou avec les potes.

Tracklist :
01.  Monte
02.  We're On The Same Way
03.  David le Merle
04.  Grain
05.  Jamie
06.  Eté
07.  Oups
08.  Filtz

L’album sort le 09 Mai en digital, et en Juin chez Les Disques Normal /HipHipHip (FR), Friend Of Mine (JP), et Father Figure Records (DK). En attendant, trois titres de l'album peuvent être écoutés sur leur Bandcamp.

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