vendredi 24 août 2012

Chronique : Dead Sailors - EP



Ce matin, je me suis réveillé en douceur. Une douce brise, un temps triste, ciel tout blanc (ouais, j'aime bien, je suis trop darkemocoreyoshibloodswagg), et le seul bruit du chant des oiseaux. Et la, bonne surprise de voir que le premier EP des bretons de Dead Sailors est en ligne! Ben ouais, je vais sur Facebook à 07H et demi du matin, normal. Impatience, les amis ! Le groupe nous promettait des "post-rock/emo songs", en partageant le teaser de l'EP sur la toile. Alors sur le coup, j'avais de grosses attentes... C'est qu'il est compliqué celui-là. Ce disque aura donc été mon réveil de ce matin, et aura la lourde tâche de me surprendre. Mission accomplie ? Eh bien plutôt, oui.

Le premier titre, "Intro", nous met d'accord sur un point: C'est bien de l'emo, mais pas n'importe lequel: de l'emo 90's à fleur de peau, chanté avec une voix éraillée, qui me fait un peu penser à celle de Jordan Dreyer (La Dispute), saupoudré de post-rock, avec un final en chœur. Un bon point, d'entrée de jeu ! Ça m'as ému, et m'a mis en condition pour la suite: Ça va planer sec avec cet EP ! La deuxième piste, "At The Hospital", en est la preuve, et c'est tout simplement ma préférée de l'opus. Ça commence tout doucement, paisiblement, avant que Mathis nous sorte des couplets en spoken word grandioses, ffrissonnantsde beauté, avec des textes simples mais criants de vérité. "I spending time with my brothers, friends, and family, because your company is the only thing who makes me feel alive". Fuck yeah. Le refrain, chanté en chœur, chaleureux, plein d'émotions, est génial, une petite phrase qui te tient en tête dès la première écoute. "My heeeeaaaart stoooops liviiiing !"... Il se finit à chaque fois par un chant clair et toujours éraillé, le petit nœud à la gorge, proche de celui de Jim Adkins, sur l'album Clarity de Jimmy Eat World. Et instrumentalement, c'est posé, planant, tranquille. Un morceau qui m'a vraiment touché en plein cœur, beau comme tout. Je n'ai pas arrêté de fredonner l'air du refrain, au boulot, aujourd'hui... On enchaîne ensuite sur "You're Not My Friend". Un titre plus (pop) punk, plus direct, mais toujours mélodique et plein de lumière, avec une batterie qui me fait penser à Thrice. Sur ce morceau, le batteur, Corentin, accompagne Mathis au chant. Les deux chanteurs jouent un peu à "question/réponse" sur ce morceau, Corentin a ici une façon de chanter très joyeuse et "enfantine", en quelque sorte "twinkly", dira l'élite. Un peu à l'image de la concurrence, j'ai nommé Chasing Paperboy (groupe emo-indie avec le chanteur de Can't Bear This Party). Ce chant complète celui de Mathis, plus agressif et écorché, pour former un beau combo. Il faut aimer. Moi j'aime. Ça renforce le côté sensible et entraînant. "post-rock/emo songs", on nous avait prévenu ! Du post-rock, c'est justement l'univers musical principal du dernier titre. "Apollo". Une douce montée vers les cieux. Vers l'espace. Appel radio: "vous êtes encore avec nous, Alpha Tangauditeur ?" Moi non, je me suis envolé avec le groupe, direction la Lune. Une longue discussion radio accompagne les arpèges et les montées d'adrénaline que réserve ce beau morceau. Pour s'assurer d'un bon voyage, d'un doux rêve. L'auditeur devient le passager de la navette spatiale Dead Sailors. Prêts pour le décollage ? Alors par pitié, allez écouter ce quart d'heure de passion, de soleil, d'émotions, de cœurs à fleur de peau. D'emo, quoi. Vous ne le regretterez pas.

Quatre titres, quatre facettes du groupe, quatre pépites. C'est vraiment un très beau premier essai, tout ce que j'attendais du groupe, finalement. De plus, la production est au top ! Ceux qui ne sont pas forcément habitués à l'emo pur et dur vont peut être avoir du mal avec le chant de Corentin sur "You're not my friend", mais il passe crème si l'on comprend bien l'univers du groupe, et la sensibilité des compositions. La maîtrise de leur style, de leurs instruments, est flagrante. Et les émotions que le groupe veut faire passer sont fortes, sincères, et font du bien au cœur et à l'esprit. Maintenant, je suis bien curieux de suivre l'évolution de Dead Sailors. Quel chemin vont-ils emprunter musicalement, au vu de la différence entre les titres ? Qui prendra le dessus, entre l'emo et le post-rock ? Et surtout, comment faire mieux, ou jeu égal avec ces titres, sur un long format ? Vivement la réponse... Très belle surprise que cet EP.

PS: Écoutez cet EP lorsque les contrôleurs montent dans votre bus, je crois que ça les repousse. Expérience vécue ce matin, tout le monde a été contrôlé, sauf moi, alors que d'habitude, ils ne me ratent pas. Puis bon, de toute façon, pn ne contrôle pas l'élite. modestie zéro ?


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