dimanche 29 décembre 2013

Le top 2013 du dictionnaire de l'emo !

Bon ben concrètement, l'année 2013 musicalement, je le résume comme ça :



Non, plus sérieusement :D. Je vous livre aujourd'hui pour vous, vos petites oreilles et vos petits yeux, mon top 20 des albums 2013, ainsi que mon top 5 des EP de cette même année, qui aura été très intéressante sur la scène musicale alternative. On a tout d'abord assisté à la naissance de deux albums voués à devenir cultes : l'impressionnant Sunbather de deafheaven, et Whenever, If Ever de The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die. Il y a aussi eu beaucoup de sorties sur les scènes emo et screamo, la plupart du temps de bonnes découvertes pleines d'originalité, ou simplement de bonnes suites. Au niveau de ces scènes, Dog Knight Productions est LE label de l'année, nous ayant fait découvrir toujours plus de petits groupes pétris de talent, voués à devenir grands : ØJNE, Todos Caerán, Nai Harvest, Grappler, Disembarked, Rainmaker... Et surtout Old Gray et son intense, varié et réussi An Autobiography. On a également pu assister en 2013 à une grosse bouffée de revivals. La culture post-punk (shoegaze, cold wave, dream pop et compagnie) et le grunge sont tout les deux revenus en puissance, et ce la plupart du temps... Grâce à l'emo et au screamo ! Un screamo (tout comme le hardcore en général d'ailleurs) qu'on aura d'ailleurs vu de plus en plus mélangé à ce que l'on a tendance à appeler "neocrust", ce terme définissant finalement un mélange entre black metal, post-à peu près tout, et crust, qui est voué à se démocratiser davantage. En 2013, c'est bien évidemment deafheaven, mais aussi No Omega, ATELO/phobia, Old Soul, Ancst, Death Mercedes, Full Of Hell et bien d'autres, qui ont mis en lumière un style influencé par Orchid, Ampere, Dropdead, Cursed, Trap Them ou encore Tragedy, auquel Céleste (qui d'ailleurs a sorti cette année avec Animale(s) un des meilleurs albums de sa carrière), This Gift Is A Curse, ou Young And In The Way ont déjà lourdement contribué avant eux.

L'année 2014 risque donc d'être plutôt riche en sorties, nourries par tout ces revivals et ces succès inattendus. Il sera intéressant aussi de voir si ce "neocrust" n'était qu'un feu de paille, et puis évidemment, on suivra de très près l'évolution toujours plus bénéfique de notre emo/screamo bien aimé ! Allez, trop de blabla, passons à mon top ! Un top ou aurait bien figuré Bon Voyage de Sport, mais l'album sort officiellement en 2014, ce sera donc pour le top de l'an prochain ;)

TOP 20 ALBUMS :

01. Deafheaven – Sunbather












02. Balance & Composure – The Things We Think We've Missed












03. The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die – Whenever, If Ever













04. Touché Amoré – ...Is Survived By
05. State Faults – Resonate/Desperate
06. Death Mercedes – Sans Eclat
07. Crash Of Rhinos – Knots
08. Year Of No Light – Tocsin
09. Céleste – Animale(s)
10. Sed Non Satiata – Mappo
11. Stray From The Path – Anonymous
12. Football, etc. – Audible
13. Lord Snow – Solitude
14. Comadre – S/T
15. Gatherer – Caught Between A Rock And A Sad Place
16. Old Gray – An Autobiography
17. The Rodeo Idiot Engine – Consequences
18. Foxing – The Albatross
19. No Omega – Shame
20. My Only Scenery – We Are

TOP 5 EP's :

01. Their / They're / There – S/T et Analog Weekend ex-æquo


02. Another Five Minutes – S/T
03. Title Fight – Spring Songs
04. Gnarwolves – Funemployed
05. The Saddest Landscape / My Fictions – When You Are Close, I Am Gone

Mes attentes pour 2014 :

Man Is Not A Bird, Anna Sage, Goodbye Ally Airships, La Dispute, You Blew It!, Braid, Plebeian Grandstand, Merge, The Prestige, Architects, Manon Meurt, Death Of Lovers, Gazers, Nous Étions, ATELO/phobia, Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate)... Je dois en oublier, j'en suis sur !

jeudi 19 décembre 2013

Seahaven : un nouvel album, un nouveau single !


Du nouveau pour Seahaven ! Le groupe d'indie rock à la Brand New vient de présenter son nouveau single, "Silhouette (Latin Skin)". Il sera présent sur un 7" qui sortira le 21 Janvier chez Run For Cover Records, un EP qui proposera 3 titres (dont ce single) qui figureront sur le second album du groupe, Reverie Lagoon: A Music For Escapism Only. Il montre un visage toujours brumeux et bluesy mais plus calme encore de la musique du groupe. Des violons viennent saupoudrer ce morceau qui fleure également bon l'emo. Je vous laisse savourer ce titre qui augure du bon pour l'album, même si le côté urgent et cathartique de Ghost  manque toujours un peu !

mardi 17 décembre 2013

State Faults : un clip pour "Wildfires"


Les Californiens de State Faults, un groupe que j'apprécie tout particulièrement, viennent de sortir un clip pour son titre "Wildfires". Il est présent sur leur nouvel et excellent album Resonate/Desperate, dont je posterais bientôt ma chronique. Je vous laisse le regarder, et vous laisser emporter par ce morceau torturé mais également planant, aux textes abstraits mais universels...


lundi 16 décembre 2013

La Dispute : nouvel album !


Et voilà, c'est fait, La Dispute annonce un nouvel album pour 2014 ! Nommé Rooms Of The House, il succédera donc à Wlidlife. Il sortira le 18 Mars 2014 via leur propre label : Better Living. J'ai essayé de vous compiler toutes les infos disponibles sur ce disque depuis l'annonce de la sortie de l'album il y a une demi-heure (au moment ou je rédige l'article). Vous trouverez ici l'artwork et quelques infos concernant ce label lancé par le groupe, et sur le contenu et l'enregistrement du disque. Et via le site officiel de la bande, on apprend que le groupe passera en concert à Paris le 13 Mai 2014, en compagnie de O'Brother ! Que de belles annonces ! Evidemment, je ne manquerais pas de vous tenir informer sur les autres infos qui fuiteront ou seront annoncées officiellement !

jeudi 5 décembre 2013

Nai Harvest : nouveau single en ligne, Hold Open My Head


Le duo emo anglais Nai Harvest, l'une des mascottes du label Dog Knights Productions et tout fraîchement signé chez Topshelf Records, a mis en ligne un nouveau single, nommé "Hold Open My Head". Il se situe un peu dans la lignée de Whatever, cet album plein de soleil et de chaleur humaine. Peut-être un peu en-dessous de ce qu'on pouvait entendre sur l'album, mais elle en reste pas moins cool à écouter ! Ce titre est dispo juste en-dessous !

mercredi 4 décembre 2013

You Blew It! : nouvel album + un morceau en écoute + des infos !


Ça c'est du cadeau de Noël ! Via leur site tout nouveau tout beau, Topshelf Records vient de lancer les pré-commandes d'un nouvel album de You Blew It! plutôt inattendu ! Nommé Keep Doing What You're Doing, il a été produit par MONSIEUR Evan Weiss (Into It. Over It., Their / They're / There), et sortira le 14 Janvier 2014. L'artwork et la tracklist, visibles ci-dessous, ont été dévoilés. Et surtout, un morceau de cet album a également été posté ! Il s'appelle "Award Of The Year Award", et il rappelle les premiers EP du groupe, avec cet emo chaleureux mais rugueux. J'ai vraiment hâte d'écouter ce nouvel album tant ce titre est prometteur, je suis impatient rien que d'avoir la date de sortie de celui-ci, haha !



1. Match & Tinder
2. Award of the Year Award
3. Strong Island
4. Regional Dialect
5. House Address
6. A Different Kind of Kindling
7. Rock Springs
8. You & Me & Me
9. Gray Matter
10. Better to Best


lundi 2 décembre 2013

Chronique : Death Mercedes - Sans Éclat


On va pas tergiverser sur la scène française proche d'une manière ou d'une autre du screamo, on sait qu'elle fait presque la nique à la scène américaine, à quel point elle est cool, et à quel point elle nous a tous influencé. Alors à l'écoute de Sans Éclat, nouvel album de Death Mercedes, c'est normal qu'on retrouve des atmosphères, des riffs, des propos familiers à ceux que l'on pouvait entendre chez les papas, aujourd'hui tous retraités. Daïtro n'est plus que des cendres. Mihai Edrisch est passé au black metal (Céleste)... Carther Matha, The Third Memory, tout ça... C'était la belle époque ! Ah bah tiens, eux aussi ont splitté (pour donner naissance à Revok, soit-dit en passant)... Et puis Amanda Woodward est (ultra)morte. Fallait bien une relève, pardi ! Et il se trouve que Death Mercedes est bien parti pour la prendre... Avec un line-up aussi solide (gratteux d'Amanda, chanteurs de Sickbag et Ravi, batteur et bassiste de l'Homme Puma...), pourquoi en douter ?

A l'époque du split avec Burning Bright (avec la aussi un morceau de la malade maquerelle, derrière les fûts), Death Mercedes c'était un peu plus axé trashcore/rock'n'roll baston dopé à coups de moshparts, même si on retrouvait déjà des accents crust. Ça sonnait bien et y'avait une grosse idée, mais y'avait des petites faiblesses ça et là qui pouvait titiller le mélomane aguerri ou le blogueur casse-couilles qui a affûté ses armes sur le forum Emo France. Mais moi j'm'en foutais, c'était punk as fuck et ça mettait des bleus comme il faut, puis ça faisait suffisamment chier les gens dans le bus, gage de qualité pour du hardcore.. Aujourd'hui, il ne faut plus parler de faiblesse mais de suprématie. Oulah, comme je suis subjectif ! Et pourquoi donc ? Ben laissez-moi donc vous expliquer, impatients que vous êtes !

Cet album, bien au-delà d'un album screamo/crust magistralement orchestré, aussi violent et sinueux que mélodique et fragile, c'est avant tout une synthèse grave et lucide de notre société actuelle, une société décadente, qui respire la crasse, le malheur, la tristesse et le mépris, pour au final ne laisser entrevoir que la mort au bout du fil. Un fil conducteur tenu par une tension palpable, ou glisse du début à la fin un élan fort de mélancolie. Ça commence par les choix hasardeux et souvent regrettables de notre espèce sur "Les Choix Désarment". Un titre qui frappe d'emblée par sa capacité à faire s'entremêler des guitares incisives et en même temps hypnotiques et mélodiques, capable du noir comme du soleil (refroidi ?). À faire se dérouler un discours grinçant, aussi percutant que la rythmique implacable, impitoyable. Et lorsque Julien nous lance une dernière complainte toute en rime et en fatalité, c'est avec une envolée qui file la chocotte que l'on se met avec surprise à se laisser s'évader loin « du choix des armes, des larmes, des lames, la mort dans l'âme »... Mais il ne faut pas trop se laisser aller, car d'un rêve trop hâtif, on retombe vite sur Terre. Le morceau suivant, "Borgne Et Aussi Aveugle", nous propulse dans un nouveau constat amer, nous faisant tomber d'un piédestal sur lequel l'humain aime bien se caler maladroitement. A FOND DE CALE ! Pardon. « Prendre la vie de haut, la négliger, conneries, on est bien au-dessous de tout ça ! ». Des propos soutenus par une certaine grâce dans la noirceur, qui s'emballe petit à petit, pour laisser ensuite à une effusion de rage et de résignation. « plus rien y comprendre et s'en foutre, vivre moribond, s'oublier, s'en foutre, toujours ! ». J'imagine déjà le sing-along en live, et les excités nous cogner le crâne en headbangant comme des fifous en face de nous dès les premiers assauts de ce blast beat anti-cervicales ! De la résignation, on passe à l'insoumission. « Je suis un chien, sans dieux ni maîtres », nous hurle-t'on en pleine gueule sur le titre suivant, "Chien Infidèle", un titre crust jusqu'au bout des ongles, tant il transpire la crasse, l'anarchie et la violence. « Reptiles asphaltes, tout est carnage !!! »

Après la puissance par la haine, la puissance par les émotions. "L'Inconnue de la Seine" nous raconte avec une tristesse vive, presque vivifiante par ces abcès de mélodies transcendantes et puissantes, l'histoire de cette femme qui a préféré « les eaux crasses du fleuve Seine à la vie crasse pourrissienne ». Une histoire tragique, soutenue par une instru épique, un instant d'une espèce de crust mélodique entêtant et qui te donnera inévitablement envie de gesticuler comme une hôtesse de l'air en live. Prêts pour le décollage ? (juste, évitez l'hélicobite les mecs, être crust c'est bien mais sortir son chibre pas lavé depuis deux jours c'est moins cool)

Le titre suivant, "Encore et Encore", est une suite presque logique au précédent. Un homme racontant son total mépris de soi-même, se souhaitant le pire pour sa mort. Faire pareil que L'Inconnue pour trouver la paix, et que l'on punisse éternellement ses erreurs, que l'on piétine quotidiennement les cendres de ses « os inutiles ». Un texte complètement cathartique et nihiliste, qui est en fait extrait d'un recueil de poème de Dan Fante, nommé "De l'alcool pur et du génie"'. Il faut dire que cet intitulé est plutôt bien affilié à l'univers général de Death Mercedes... Bon, cet album n'est pas uniquement un ramassis d'écrits so emo écrits à la lumière de la bougie odorante de maman en écoutant "Boys don't cry" (j'ai été trop gentil jusque la avec l'album, fallait bien jouer le chroniqueur chiant pour donner un peu de street cred' à ma review, non ?), il y a aussi des lyrics plus optimistes... Mais pas trop. C'est exactement ce type de contraste que l'on retrouve dans "L’Éternel Gagnant Du Sans Éclat". L'histoire d'un autre mec pas forcément chanceux dans la vie, mais qui tient bon, qui vivote, "porté par l'énergie du désespoir". Un bon gars qui survit malgré les coups durs. « Brillant mais pas trop, terne mais ça va encore, on en est là, et puis ça va, après tout la vie c'est comme ça  ! »... On s'y retrouvera tous un peu dans cette chanson à la portée universelle, secondée par une instru ou le jeu de guitare est toujours phénoménal, les guitaristes se répondant avec brio dans leur folle cavalcade. Le morceau suivant, "Du Soleil Vert On En A Tous Bouffé", est un pamphlet contre une société décadente ("La décadence de la décadence !"... Bon promis j'arrête de citer Amanda haha !) qui se résume à une « bouillie informe »... C'est peut-être vu et revu ce genre de discours, mais on est déjà tombé tellement bas dans la résignation, le désespoir et la révolte à ce niveau du disque que putain, ce texte te donne envie d'hurler à la face du monde que tu vaux mieux que cette société et ses larves qui se traînent chaque jour sans autre but que de vivre une vie qui ne leur appartient même plus. « Masse humaine robotique ! »

Toi tu sais que ta vie t'appartient, que t'es quelqu'un qui s'assume et qui (sur)vit de toutes ses forces. C'est ce que te raconte "Ta Fin Du Monde" : ta propre histoire. Celle d'un type « décadent mais drôle »« à  part, en marge, mais malgré tout plus humain » que ses confrères, qui voit plus loin que le bout de la conformité vaseuse dans laquelle l'humanité se confond. Un type à la recherche du bonheur, qui l'aura laissé partir, en s'en rendant compte trop tard. Tel est ce que raconte l'avant-dernier morceau de l'album sobrement intitulé "Trop Tard". Un morceau ou le ton général est beaucoup plus posé, ou la mélancolie est accentuée par ces mélodies pesantes de tristesse. Et dans un dernier élan de rage, dans un chaos lourd et grisant, le disque arrive à son paroxysme avec "Cafards De Bar". Un dernier coup de gueule, qui synthétise à lui seul le message de tout l'opus. Encore et encore, l'être humain est critiqué, fustigé. Lui qui ne sait que « s'amuser des ombres, s'entourer des cons, sans rien à dire », se rincer les yeux devant ces « putes de bar soit-disant sans histoire ». Rien d'autre que « des cafards invisibles à la lumière, sauf à celle des chiottes »

« Le ridicule ne tue pas ? Non, c'est dommage ! »

Voilà, l'album est terminé. Et en toute logique, t'es terminé avec. Les mecs de Death Mercedes viennent de faire la synthèse de la vie d'un parisien moyen, livré face à lui-même et ses vices. Le mec qui représente la majeure partie des lecteurs de ce blog. Que tu sois un connard ou un battant, un provincial ou un parigot, tu seras visé de plein fouet par ces compositions éthérées, jouées comme si les gars étaient au bord du gouffre, au bord de la crise de nerfs. C'est une oeuvre intense et désabusée que nous a livré ce groupe, de manière totalement inattendue. Une vraie gifle dans la gueule, qui te fera retomber les pieds six pieds sous terre à chaque fois que tu écouteras ce disque.... Encore et encore. Un vrai moment de vidage de crâne, de remise en question, aussi troublant que beau par le réalisme qui ressort des textes, et par sa force de frappe. Allez, en l'honneur du Sans Éclat, j'ai maintenant le privilège de décerner à Death Mercedes le rang suprême de la classification culturelle moderne : #swag. Ben quoi, c'est pas swag de se trimballer en Mercedes ?