samedi 29 mars 2014

FJØRT : le premier album en ligne !


Il me semble vous avoir déjà parlé de FJØRT, ce trio allemand officiant dans un screamo tantôt atmosphérique, tantôt crasseux, avec leur EP nommé Demontage. Je n'était pas du tout au courant qu'un album se préparait, et j'ai été surpris aujourd'hui de l'apprendre par un ami, qui m'a envoyé le lien pour écouter l'album, sorti le 21 Mars dernier. Et bien je ne suis pas déçu ! On retrouve toujours ces contrastes saisissants entre violence cru(st)e et atmosphères enivrantes. On dirait même que du rockin'hardcore serait passé par là sur certains titres ! Ce disque, il mettra tout le monde d'accord. Oui oui, c'est bien son nom, et le jeu de mots était beaucoup trop facile, je le sais bien, maintenant si vous me le permettez, je vais me jeter sous le prochain train, c'est juste en bas de chez moi.

Bref, ce disque, tu l'aimeras parce qu'il est aussi entraînant et catchy que saccadé et brutal. Mais toujours dans l'émotionnel quoiqu'il arrive. Tu l'aimeras aussi pour ces cascades de mélodies dissonantes, galopantes, qui te foncent dessus comme une Mercedes à pleine vitesse. Pour ces éruptions de voix écorchées, pour ces érosions de riffs acérés, pour ces explosions d'arpèges éthérés. D'autant plus que l'usage de la langue allemande renforce ce côté brut et énervé, sans nous faire automatiquement penser à Hitler ou Rammstein (rien que ça, c'est une réussite extraordinaire haha !). Et on est toujours surpris par ces sursauts de chant clair jamais mièvres !

De toute façon, tu n'as pas le choix, tu dois aller écouter ce disque, parce que la nana sur l'artwork, avec sa chapka qui a l'air de dire "il fait froid en Russie, da !", elle te dit "bon mon pote, tu joues pas le rabat-joie et tu vas écouter cette galette, d'accord ?". Bon d'accord, j'arrête de jouer avec le titre de cet album... Bonne découverte et bonne écoute !

jeudi 27 mars 2014

Découverte : La Haine (screamo, USA)


Rien qu'au nom, tu sais que tu risques de prendre une raclée en écoutant ce groupe. La Haine, c'est 4 petits gars venus d'Albuquerque, Nouveau Mexique. C'est du screamo virulent, qui prend directement aux tripes, que j'ai découvert avec leur EP Red Summer sorti en 2011. Je me rappelle d'ailleurs de cet interlude, que je découvrais au fil de mon écoute de cet EP, il y a quelques semaines, pile au moment ou je me suis fait jeter par la fille de mes rêves, et que ça chantait en même temps dans ma chambre des paroles qui faisaient écho à ma résignation : "I'm letting this go, I'm letting this go, I'm letting you go...". Feels.

Ils ont même le State Faults seal of approval qu'ont déjà des groupes comme les géniaux Ruptures, ou Strike To Survive. Ils ont sorti il y a deux jours une nouvelle chanson, nommée "Wishing Well". Elle sera présente sur la prochaine sortie du groupe (dont l'on connaît juste le titre, plus d'infos dans les jours qui viennent), nommée As Seasons Change, So Do You. C'est sombre, lancinant, et encore plus marqué par la haine que par les précédentes sorties du groupe. Et d'après ce titre, on peut s'attendre à du très lourd sur cette prochaine sortie dont il est question... Vivement sa parution ! Allez donc écouter ce petit groupe très prometteur, vous m'en direz des nouvelles.

"I have nothing more then this thought on my mind. 
Wishing more, just to breath. 
I’m drowning in my dreams, wishing for nothing more than just to sleep (just to breathe). 
If this doesn't kill me, nothing else will." - "Slumber/Dreamer"

mercredi 26 mars 2014

Branson Hollis : un nouveau claviériste, et une reprise de Bon Iver


D'habitude, l'article débute avec une photo du groupe. Mais comme il n'existe pas encore de photos avec le nouveau claviériste, je débute d'emblée avec le clip qui illustre la reprise de "Flume" (Bon Iver), magistralement orchestrée par les français de Branson Hollis

Nouveau claviériste ? Oui oui, c'est ça ! Après le départ de Florian il y a quelques semaines, c'est Valentin de mes chouchous de Man Is Not A Bird, et de ATELO/phobia, qui a récupéré le poste. Et voilà donc la première sortie du groupe avec ce nouveau line-up. Vous pourrez le découvrir lors de la tournée du groupe avec Norma Jean, Night Verses et... Liferuiner (ouais, ça me fait mal au cul de devoir les voir avec...), qui passera par quelques dates françaises, suisses, et même par le Groezrock ! 

Allez, je suis gentil, voilà les dates de la tournée ci-dessous, que vous regarderez après avoir vu ce beau clip, et savourer cette superbe reprise :


Another Five Minutes : Un nouvel EP en ligne !


La bonne petite surprise du soir nous vient donc de notre terroir ! Et c'est Another Five Minutes qui s'en charge. Les gars de Strasbourg ont publié aujourd'hui un nouvel EP nommé Love Like You've Never Been Hurt. Il contient deux chansons, dont la première, éponyme, va toucher bien du monde avec sa portée universelle au niveau des lyrics.

"Live your life like you never did before 
Live your life like you’ll die tomorrow, or like you would never die 
And everything will be fine 
Nothing could possibly go wrong"

Toujours aussi énergique, puissant et touchant que sur le très bon S/T sorti l'an dernier, le screamo/hardcore mélodique des français risque fort de vous séduire si vous ne les connaissez pas, et de ne pas vous décevoir si à l'inverse vous connaissez déjà ce groupe ! Another Five Minutes recherche par ailleurs un groupe qui serait intéressé pour partager un 7" avec eux, avec ces deux nouvelles chansons. N'hésitez surtout pas à aller les contacter via leur page Facebook si vous êtes intéressés !


vendredi 21 mars 2014

Les news du soir !



Si tu es arrivé ici, jeune personne ou vieux brigand, c'est que tu as soif de musique et de news qui décolle la rétine. Eh bien voilà LA news de ce soir : Thrice a encore un avenir ! Eh oui, tu peux te joindre dans ma danse de la joie si tu veux, y'a de la place pour 15 dans mon salon ! En effet, via une réponse à l'un de ses fans sur Reddit, Dustin Kensrue, chanteur emblématique du très influent groupe post-hardcore/indie rock américain, qu'une tournée serait la bienvenue, tout comme de nouveaux morceaux, ou là Dustin semble encore plus confirmer la chose. La source ici. Bon, ce ne sont que des mots pour le moment, mais il faut surveiller ça de très près ! Surtout que voilà, Thrice c'est la vie.

Ce soir pour vos petites oreilles, il y a également le streaming du nouvel album de seahaven ! Les habitués du groupe Brand New-like vont sûrement être surpris par Reverie Lagoon: Music For Escapism Only, ce disque bien différent, surprenant et beaucoup plus ambiant qu'à l'accoutumée. Je ne vous en dis pas plus, ma chronique arrive bientôt ;). C'est par ici qu'on se rend pour la rêverie !

Voilà de quoi refaire votre soirée musicale, chers lecteurs ! Comme on dit : enjoy ! :)

jeudi 13 mars 2014

We Came Out Like Tigers : le nouveau LP en streaming !


Et voilà, enfin ! Le nouveau LP des anglais de We Came Out Like Tigers est désormais en streaming ! C'est que je l'attendais, ce disque. Ever-Crushed At Pecket's Well, c'est un disque dans la parfaite continuité de leur premier et impressionnant album Agelessness And Lack. Une alchimie à nouveau réussie entre screamo et black metal (certains parleront sûrement d'influences emoviolence), ou l'acerbe côtoie le superbe, ou la colère se veut palpable, piquante, éprouvante. Le groupe nous l'avait dit via un message touchant sur leur page Facebook, il s'agit avec cet EP des chansons les plus tristes, les plus remplies de rage qu'il n'aient jamais composés. Et je pense que l'on peut être d'accord avec eux. Les guitares funestes s'entremêlent à des violons célestes, les cris de douleur nous déchirent le cœur à chaque seconde. Et au milieu de tout ça, une pièce maîtresse, "Careworn". Une synthèse presque magique de tout ce qui compose l'univers du groupe, qui vous donnera inévitablement des frissons. Mais alors par contre, il se finit tellement vite... Un ou deux titres en plus, ça aurait été génial, tu ne peux que en vouloir plus après ce dernier titre qu'est "We Have Not Reach Not Conclusion", tout en progression, en force, en beauté. Une quête épique vers les tréfonds de la rage et de la tristesse, à l'image du disque dans son ensemble.

En fait, ce disque, c'est du deafheaven à l'envers. Tout aussi grandiose et captivant, mais bien plus sombre. Je vous laisse découvrir ce petit bijou de... Cascadian skramz ? Ouais ben ouais, je suis comme ça moi, je suis tellement hipster que j'invente des genres de musique pour me donner un genre moi-même, lolilol. Blague à part, allez vraiment écouter ce disque, vous m'en remercierez, jeunes (ou plus vieux) satanistes égarés.


mercredi 12 mars 2014

Nouveaux sons de La Dispute, State Faults, et seahaven !


Oui bon, mon image est peut-être pas terrible, mais j'ai pas trouvé mieux pour illustrer cet article. Puis un chat c'est emo, non ? Bref, il y a tellement eu de bonnes nouvelles ces derniers jours, et je suis tellement à la ramasse, que j'ai choisi de tout compiler en un seul article ! Comme ça, les retardataires comme moi pourront se rattraper ;) 

Tout d'abord, une face B du dernier album de State Faults est disponible depuis Dimanche dernier sur la Real Screamo Compilation Volume 4, dont les bénéfices reviendront à "RAINN", une association qui lutte contre les abus, le viol et l'inceste. Sur cette compilation, il n'y a que du bon ! Gillian Carter, The Saddest Landscape, Another Five Minutes, We Came Out Like Tigers, Øjne, Heart On My Sleeve, Iselia... Une quarantaine de groupes en tout ! Mais pour la plupart, ce sont des morceaux déjà connus. Mais c'est une bonne occasion de découvrir de nouveaux groupes ! Nommé "Despera", le morceau des Californiens rentre totalement dans la lignée des chansons que l'on a déjà pu entendre sur le superbe Resonate/Desperate. Un instant de bonheur catchy, aérien et puissant, qui complète donc avec grâce un des meilleurs disques de 2013 ! Pour écouter ce morceau et cette compilation, c'est par ici que ça se passe !

Ensuite, c'est au tour de La Dispute d'avoir posté du son... Mais là, c'est carrément tout le nouvel album, Rooms Of The House, qui a été mis en streaming ! Et pour l'avoir écouté, je peux vous dire que je suis bien plus emballé par ce disque que par son prédécesseur. Bon, je vous le dis tout de suite, il ne faut surtout pas espérer attendre un niveau aussi élevé que celui de Somewhere At The Bottom Of The River Between Vega And Altair, mais ce disque est clairement meilleur que Wildlife. Plus rythmé, plus prenant, plus lourd, plus intense... Tout y est ! Le story-telling y devient beaucoup plus intéressant à suivre, sous cette dose supplémentaire de tension, d'énergie, que le groupe a retrouvé ! Ce disque, soit on l'aimera, soit on le détestera. Je vous en ferais une chronique détaillée. En attendant, à vous de vous faire un avis !

Enfin, c'est seahaven qui fait parler de lui ce soir, avec un nouvel extrait de son prochain LP, Reverie Lagoon: Music For Escapism Only. Nommé "Love To Burn", cette chanson montre une fois de plus que cet album se voudra être un voyage tranquille, mélancolique mais réconfortant. A écouter par ici ! J'ai hâte d'entendre ce disque !

Voilà messieurs dames, j'espère vous avoir rendus heureux pour ce soir, si vous ne saviez pas toutes ces jolies infos ! Bonne écoute, et bonne soirée les emokids ;)

mardi 11 mars 2014

Chronique : Quasar - S/T EP



C'est l'histoire d'un soir ou je traînais sur Facebook, et ou je m'emmerdais lourdement. À un moment ou à un autre de la soirée dont je ne me rappelle plus, sur mon fil d'actu, je suis tombé sur un event : Un concert de Ravin. Oui vous savez, ce groupe de skramz francais avec lequel j'ai laissé saigner mon cœur d'artichaut sur ma chronique de leur premier LP ! Eh bien sur le line-up de ce concert, il y a aussi Quasar. Un groupe que je ne connaissais ABSOLUMENT PAS. La curiosité m'a donc titillé le bout des esgourdes. Je suis allé tendre l'oreille à un morceau nommé "Ma Chair" mis en ligne sur leur page Bandcamp. Et la, j'ai été vachement surpris. Tu sauras pourquoi un tout petit peu plus tard !


Mesdames, messieurs, voici donc Quasar. Un énième groupe de post-hardcore de chez nous. Sauf que, vous le savez aussi bien que moi, de nos jours il y a post-hardcore, et post-hardcore. Bien heureusement pour nous, Quasar ressemble plutôt à la seconde catégorie. Il nous dévoile sur son premier EP une musique qui ne fait pas dans la dentelle, jouant avec les nerfs de l'auditeur. C'est en effet un son plein de hargne et de douleur qui compose cet opus. Une hargne qui prend aux tripes dès les premiers assauts saccadés de ce fameux titre, "Ma chair". Une puissance sèche, au service de textes sombres : "Rien ne pourra tout effacer, à part la mort que tu cultives dans ma tête". Ça m'a quand même vachement rappelé les premiers sons de Devil Sold His Soul, en plus fougueux cela dit. Une force de frappe qui surprend, et qui se poursuit sur le titre suivant, "Sur ta route". Ça suinte toujours le désespoir, l'acharnement. Ça raconte l'histoire d'un gars qui cherche la trace d'une nana qui change sans cesse, qui s'égare, laissant également en perdition ce dude qui s’époumone à hurler le plus possible, histoire qu'elle revienne sur ses pas. "Je t'ai perdu tellement de fois / Trop souvent tu as changé de visage / Et je ne saurai te reconnaitre parfois / Et maintenant j'encaisse le poids de l'âge". De gros riffs sludgy viennent alourdir le tempo, à partir d'un pont ou je trouve que la seconde gratte en fond aurait pu vachement plus ressortir, histoire de soutenir encore mieux la tension et la puissance du riff principal. 

Alors ensuite voilà, le drame. Non pas que le son soit mauvais, au contraire, c'est la guerre (comme l'illustre d'ailleurs les lyrics), mais appeler un son "Frontline"... Ben moi je suis désolé mais je pense tout de suite à ça. Bref, revenons à la musique, puisqu'on est la pour ça... Enfin apparemment. Cette fois-ci, ça chante en anglais, y'a quelques parties 2-step qui feront gigoter les kids (faut bien emmener les petits soldats en ligne de front), entre d'autres passages plus typés skramz, illustrant très bien ce côté "combat intérieur douloureux"... Il est vachement bien construit ce titre, catchy et progressif, qui se finit en sing along. Parfait pour le live ! ("Bombs around me, dead bodies can't see me. I bid farewell to the frontline!"). Et BIMBADABOUM, "Out There" arrive direct, comme un pain dans ta tronche ! Il m'a grave fait penser à du Touché Amoré dans sa spontanéité et son lot de rage. "Out there I can feel the pain" du pavé que je me suis pris dans la tronche tiens. Un texte qui touche droit au cœur, universel dans son message qui touchera beaucoup de monde tant il s'avère véridique. Mais alors par contre, c'est TELLEMENT DOMMAGE que les arpèges qu'on entende à la fin ressortent si mal... C'est peut-être le défaut principal du disque en fait : le mix des grattes. L'EP se termine avec "L'enfant de la pluie", un titre qui sonne très "90's post-HxC". Très dissonant, parfois même chaotique, mais au refrain accrocheur, qui rentre en tête direct, rien qu'au niveau des paroles toujours aussi intimes et : "Je sens la foudre dans mes veines, elle prend de l'ampleur et déchire le ciel. Il ne pleut que des cordes tout autour de mon cou, j'attend le soleil qui dénouera le tout, je suis l'enfant de la pluie".

Au final, c'est un EP de très bonne facture auquel j'ai eu affaire. Même si le mix des grattes aurait pu être bien meilleur, je le répète, on passe un très bon moment avec ce disque qui sonne comme un mélange de post-hardcore d'il y a 10 ans, et de hardcore "moderne" (le terme un peu fourre-tout employé depuis quelques temps par les groupes qui font du Defeater). J'ai beaucoup aimé le chant de Paka, ce cri raclé du fond de la gorge et des tripes et au phrasé me rappelant tout deux le chant de Luke Pate (Frameworks). Il fait vraiment ressortir la masse d'émotions qui s'échappent de textes peut-être parfois un peu "journal intime", mais qui touchent droit au cœur. Un beau défouloir en quelque sorte. Quasar, un groupe a surveiller de près...

jeudi 6 mars 2014

Découverte : Homesick (melodic hardcore, France)


Bon, on est d'accord, cette photo ne les met pas vraiment à leur avantage. Mais bon, au moins on les voit bien, puis y'a un côté "serious", et y'a des têtes improbables qui me rappellent pas mal de groupes emo que j'adore notamment pour le dude en cravate-tee shirt, elle est rigolote cette image. Bref, on va arrêter de les stigmatiser, parlons de choses sérieuses. Voici messieurs dames Homesick, quintette originaire de Angers. Je les ai découvert hier (à l'heure ou je poste cet article), lors d'un concert parisien avec Bangers, la grosse surprise que fût Woahnows, et CID. Alors Homesick c'est quoi ? Ben c'est du hardcore mélodique influencé par Lifetime et Kid Dynamite, qui sonne vraiment très bien. Ça parle d'aller de l'avant, d'amitié (We will drive all night long, taking back our lives in our hands, it's about the time we've spent, just about having someone you can call "friend" !!), de monter un groupe, de rester positif... Bref, de belles valeurs, qui ressortent HYPER bien avec leur chanteur, qui (warning, gay things approaching) est juste absolument mignon dans son intimidation apparente. Le mec inspire la gentillesse et l’humilité, tu sens qu'il ressent vraiment ce qu'il chante quand tu l'entends parler, hurler, quand tu vois ses mimiques sur scène. Puis ses zicos envoient clairement du pâté. Les bassistes qui passeront par là risque de devenir jaloux. Des fois, ça se questionne sur la vie, comme sur l'un de leurs meilleurs morceaux "The Good Days Are Far Now...", mais toujours sur un ton plutôt enjoué.

"People are still arguing : "You should make the most of these years, cause they're the best ones", 
And every time I'm asking myself. 
If these are really the good ones, sorry but I passed them by"

De grosses mandales rythmiques en cascade, à des passages plus posés et prenants... Y'en a vraiment pour tout les goûts, et c'est franchement bien exécuté. A écouter sous le doux soleil qui tape en ce moment c'est juste au top. Le morceau dont je parlais précédemment est présent sur un split avec d'autres très bons frenchies, j'ai nommé La Rupture, soit du punk mélo chanté en français. Ils ont également sorti un EP, nommé Go On Living, Prove Us Wrong qui vaut également le détour.

Et puis merde, grâce au chanteur j'ai découvert Resonance, un énorme coup de cœur emo/hardcore melo ! Allez écouter leur LP Transfuse dès que possible si vous ne connaissez pas ! Mais bref, la n'est pas le sujet haha !


"And if we really have to live with the darkness, I'll try to do as best as I can do. I still don't want to grow up and you have to, accept it, I won't spend my life with you!"

mercredi 5 mars 2014

Chronique : Hyperstation - Palm Tree (EP_02)


Bienvenue, ô toi étranger ! Bienvenue, visiteur innocent et curieux, toi qui vient en quête de savoir, en ces lieux obscurs et malfamés. Tu vas aujourd'hui découvrir des loufoqueries aussi abracadabrantes que celles qui m'ai été donné d'observer tout le long de ma traversée de la Vieille Route, dans ma jeunesse. Oui, tu as bien entendu, cette route sinueuse, défoncée, humide, cette plaie dans le corps de Terre Mère, que l'on surnomme parmi les initiés : LE SKRAMZ... Mais, il n'est ici pas question de skramzeries, oh non, cher ami. Il est ici question d'une escale sur ce tracé, tout aussi étrange, mais pas moins exubérante... Laisse moi te présenter l'Hyperstation. Mais qu'est-ce donc encore que cet endroit ? Eh bien laisse moi te raconter une histoire pour illustrer ce lieu atypique... Celle de Palm Tree. L'histoire commence dans un univers étroitement lié au grand-guignolesque théâtre clair-obscur du Skramz, que l'on appelle communément Internet. J'errais sereinement dans ces contrées binaires et délurées, pour trouver un sens à l'univers skramzien, lorsque un jeune homme excentrique est venu me confier une mission, pour que je puisse parler aux mortels d'un endroit intriguant, l'endroit ou l'homme périssable pourrait découvrir les us et coutumes des skramziens, oui, partager leurs ivresses et leurs lamentations ! Cet homme, aux allures décadentes, on le surnomme dans la Vieille Ville : la Légende. Il est venu me parler de l'Hyperstation. Bâti par 4 âmes anonymes, cet ensemble se veut être un hymne à la gloire de deux amuse-gueules que les habitants de la Vieille Ville affectionnent particulièrement : l'électro et le post-punk. Je vais te retranscrire à toi, ami, ce que j'y ai vécu, ressenti, entendu, et te faire comprendre ce que cela fait de festoyer tel un vrai Skramzien, tel un vrai Internaute...

Mais bordel, qu'est-ce que je viens de raconter moi.

Bon, autant être franc, ce que j'avais entendu à la première écoute ne m'avait pas plus tenté que ça. Je suis friand des mélanges musicaux en règle générale, et ce depuis le touuuuut premier groupe de rock que j'ai écouté qui fût Linkin Park ("oé mm ke cété vachmen mieu sur hibrid téori é météora pffff", s'exprimera alors en toi instantanément et avec véhémence le néo-metalleux de 15 ans que tu as été), mais j'ai du mal quand il s'agit d'électro. Je trouvais ça bien fait, c'est sur, mais ça ne m'avais pas touché, j'avais pas saisi la cohérence, ça m'a pas ému. Oh le petit con. Puis j'y suis revenu, têtu que je suis. Et je me suis rappelé que pour avoir aimé un truc aussi "what the fuck" que Nouns ces derniers jours, et vu que j'aime Night Sins, les claviers dans la coldwave, dans le dernier Comadre (R.I.P), tout ça, j'avais sûrement loupé un truc. Et finalement ouais, j'y ai trouvé du plaisir à écouter cet EP. 

Je me suis laissé embarquer par "I Can't Sleep", qui traduit l'univers général de l'EP à lui seul, avec ces claviers kitsch, ces guitares qui partent facilement en larsens, qui nous replongent parfois dans un post-punk plutôt mélancolique, et ce chant aussi catchy que nasillard, qui me rappelle Alex Turner (Arctic Monkeys). T'es obligé de bouger ton boule sur le super efficace "Going Out", aussi noisy que dansant. T'sais, imagine le truc, genre t'as vu un concert de Raein et tu fais un after après avec tout tes potes, t'auras ton t-shirt Joy Division, tes plus belles derbys, t'auras allumé des cierges dans ton salon, et toutes les nanas un peu dark que t'auras invité se mettront à gigoter avec tes potes qu'auront un coup dans le pif autant par les pieds-bouche qu'ils auront subi sur "Tigersuit" que par la bière sur le passage ou ça chante/crie "jump, jump, jump, jump, jump!".

T'es obligé de taper un petit bad sur "Watch Your Back Again", morceau le plus sombre et posé de l'EP, aux claviers plus oppressants, le tout saupoudré de spoken words anglo-espagnols et d'une ambiance générale plutôt planante, qui parlera bien plus aux gars qui passent 80% de leur temps à écouter de l'emo, un peu comme moi. Ces mêmes gars qui s'exciteront la moule à dire "OUAAAIIIIS, Y'A UNE GUITARE QUI FAIT YOYO COMME DU SHOEGAZE AU DÉBUT" sur "Palm Tree", un morceau faisant la part belle à l'organique, au direct, au couillu. Je suis sûr que vous allez l'adorer, ce phrasé déclamé, autant que je l'ai adoré, m'voyez. Et ces riffs de gratte qui suintent le rock'n'roll et la tension qui explosent sur le final. JE DIS OUI.

Ben voilà, finalement, elle était cool cette histoire ! C'est donc bien aussi loufoque que je pensais, autant que les personnes à qui je dois la découverte de Hyperstation. J'ai bien fait de ravaler mes appréhensions et d'aller ré-écouter cet EP, parce que le mélange des univers est assez osé, et finalement réussi ! Je vous préviens tout de suite, ça choque pas mal au début. J'espère que vous n'allez pas fuir définitivement, et que vous allez plutôt faire comme moi, être curieux, et sentir qu'un travail de fond certain à été apporté à cette musique à la fois fun et mélancolique. Allez, viens donc rejoindre le dancefloor des vrais, ça c'est de la bonne pop(-violence) qui fait guincher et bouger des têtes.

lundi 3 mars 2014

Envy : une reprise des Bloodthirsty Butchers pour bientôt


La nouvelle est passée complètement inaperçue, et c'est bien dommage. Au vu de leur dernière publication sur leur page Facebook, les japonais d'Envy, l'un des groupes phare du screamo, ont enregistré une reprise de leurs compatriotes indie/punk, j'ai nommé les excellents Bloodthirsty Butchers, actifs depuis plus de 20 ans et très populaires au sein de la scène alternative japonaise, et dont le chanteur/guitariste Hideki Yoshimura est malheureusement décédé l'année dernière. C'est le titre "時は終わる(je n'essaierais pas d'en faire une "Google traduction", je m'attends au pire, et puis oui Hideki ne sait pas chanter en live) qui a été choisi par le quintette. Mais je suis curieux de voir si Tetsuya (chant) gardera le chant clair de Hideki, ou si ce sera plutôt hurlé. Et instrumentalement, c'est plutôt cohérent avec Envy. Quoi qu'il en soit, j'ai hâte d'entendre le résultat. Rendez-vous le 28 Mai pour pouvoir l'écouter !

Si vous voulez savoir ce que donne Bloodthirsty Butchers en studio, avec un chant bien plus juste, allez donc écouter "Jack Nicolson", un titre très prenant, qui me donne des frissons à chaque fois. Et en plus, il est doublé d'un beau clip...


dimanche 2 mars 2014

Chronique : Anna Sage - The Fourth Wall


C'est dans des circonstances assez douloureuses que j'ai découvert Anna Sage. Je suis tombé sur ce groupe car leur chanteur était inscrit avec moi sur un groupe Facebook qui faisait l'apologie d'une vision totalement frelatée du hardcore, doublée d'une tyrannie effrayante. Je ne le citerais pas, ça ferait beaucoup trop plaisir à certaines personnes qui passeront peut-être par là. Mais bref, la n'est pas le sujet. Anna Sage c'est quoi ? Eh bien c'est 5 garnements vivant en banlieue parisienne, officiant dans un registre hardcore chaotique. Avec leur premier EP intitulé The Fourth Wall, au bel artwork évoquant d'ailleurs les travaux de Jacob Bannon (Converge), ils comptent bien se faire une place sur une scène française qui se développe plutôt bien dans le style, actuellement. Alors, ça fait aussi mal que l'endroit ou je les ai découvert ?

Ben plutôt oui, un peu comme si un colosse faisait du basket avec une enclume en le faisant rebondir sur ton chibre (je sais pas pourquoi cet exemple, je le trouve drôle à visualiser dans ma tête en fait). J'éviterais de parler de vagin, on frappe pas les femmes. L'EP commence sur les chapeaux de roue avec "The Waves Within". Pas le temps de se préparer, tout te tombe dessus en une micro-seconde : Une instru violente, très sombre, rugueuse, et bien sûr chaotique. On est d'emblée frappée par la virulence de la voix de Jonathan (chant), qui se démène pour hurler toutes ses tripes, via des paroles très personnelles. Concrètement, ce titre envoie du gros pâté en croûte, surtout avec le final rouleau-compresseur-"vas y que j'te dissonne la tronche", mais pour être honnête, je préfère la formule du titre suivant, "One Is The Other", qui se veut plus progressif, mais tout aussi sombre. Plus introspectif encore. C'est la qu'Anna Sage dévoile tout son talent et se démarque réellement. Les émotions sont davantage perceptibles et misent en valeur, dans un chant qui ne manquera pas de rappeler Josh Scogin (The Chariot), dans ce côté "borderline", qui sied parfaitement avec une instru qui accompagne soigneusement ses complaintes, dans un chaos mêlé de mélodies sournoises. On revient à la virulence sauvage sur "Your Greatness", un titre très expéditif, qui ne laisse en aucun cas le temps de respirer. Tout s'enchaîne à grande vitesse, avec une urgence certaine. Mais voilà, le tout se calme soudainement, étrangement. Oulalah, chills. Ça oppresse, c'est lent, c'est boueux... Comment que ça va repartir tout ça ? Et VLAN, une explosion déchirante ravage nos oreilles, ou Jonathan se remet à hurler, le nœud à la gorge, le cœur à vif, incessamment, jusqu'au bout, martyrisant ses cordes vocales, se laissant emporter, jusqu'à être à bout de souffle. "Why am I kneeling down before you? / A blinding light surrounds me / Within my soul the void reigns / Am I supposed to give you / My last prayer?" .

A ce moment précis, tu as compris que tu es en plein dans un catharsis profond, qui se perpétue dans un ton assez rock'n'rollesque (coucou Every Time I Die) avec "The Comedian's Fall", un titre toujours rempli de rage, de larsens, de folie, avec le final dément qui va bien, et également doté de méchants riffs pour faire taper les mosheurs dans les micro-salles parisiennes. Ils continueront de faire le moulin à vent avec entrain "Facing The Sky", un vieux titre que le groupe a totalement remanié, un brûlot punk hardcore expéditif, enragé, qui ne s'attarde pas sur les détails, tout est dans la violence et le tourment. "I look into myself, but nothingness is reigning / Getting lost, inside my only mind, something is screaming / Deeper inside my head". Le disque s'achève sur "Sharp Fangs In My Flesh", qui je pense est le meilleur morceau du disque. Il regroupe à lui tout seul tous les éléments de tous les titres de l'EP en une seule pièce maîtresse, un vrai manège émotionnel, un outil de démolition mentale (ces deux premières minutes, bon de sang de bois, quelle boucherie !) qui nous embarque loin dans les ténèbres et les tourments de notre âme, qui tabasse dans la tête et qui touche droit au cœur. Le final de ce morceau est d'ailleurs un summum de trouble, d'étourdissement, de lourdeur. On sent que notre hurleur, après une longue déclamation éthérée ("I'd like to wake up one day, I'd like to wake up from this endless dream / To get up one morning telling myself none of this ever existed"), est arrivé au bout de sa peine, de sa colère, après avoir désespérément appelé à l'aide et vidé ses tripes tout au long de ce disque. Mais il continue, encore, et encore, jusqu'à la dernière syllabe. Avant que les guitares dissonantes ne prennent le relais pour achever lentement ce chaos incessant, lancinant.

Des guitares complémentaires, sans cesse calées sur un ton ténébreux, qui transpirent le gras, la sueur, la crasse, soutenue par une section rythmique implacable. Ça cogne (et ça blast) comme un gros coup de marteau en pleine tête, ça gronde méchamment, ça gratte sèchement et froidement. Aucune trace de chaleur quelconque, ici c'est noir, pluvieux. Une atmosphère plombante, pesante, comme pour un jour de gros orage. En fait voilà, c'est ça Anna Sage, c'est comme un violent orage d'été sur Paris, avec la grosse grêle qui tabasse d'un coup, les éclairs de partout, la tempête, puis le calme soudain, la lourdeur qui revient, et rebelote ! Et un connard qui va courir sous le déluge en caleçon avec un masque de cheval comme lors de je ne sais plus quel cyclone aux Etats-Unis l'an dernier, mais ça c'est un fantasme loufoque optionnel, et musicalement ça doit être assez dur à représenter sauf si le groupe se décide à faire du Iwrestledabearonce... JE DIVAGUE, JE DIVAGUE.

Pour un premier essai, il y a de quoi leur dire bravo. Tout est rondement bien mené, la puissance, la cohérence et la passion sont la. Pour les situer un peu musicalement, je dirais qu'il y a pas mal de similitudes avec les camarades de chez The Rodeo Idiot Engine, c'est ce qui m'est vite venu en tête en écoutant l'EP. Maintenant, il faut qu'ils se trouvent leur style définitif. Des cascades hardcore rapides, ou alors des titres plus progressifs ? "What if was both" ? Comment interpréter à l'avenir cette violence et ces kilotonnes de colère sur le prochain opus ? Moi, j'ai très envie qu'ils me surprennent encore, que je m'attende encore moins à ce que je vais découvrir, que j'entende de la folie continuelle, un mec littéralement à bout de nerfs, comme pour "Your Greatness" ou "Sharp Fangs In My Flesh"... Mais déjà, ils peuvent être plutôt fier de ce premier essai, qui montre un gros potentiel, et une envie d'en découdre plus que palpable. Oui messieurs, je vous tire mon bonnet de hipster (à défaut de posséder un chapeau) !